Choisir la bonne mouche artificielle pour pêcher en eau douce
La mouche artificielle, est un véritable symbole pour des centaines de milliers de passionnés à travers le monde, et un sujet de discussions sans fin entre pêcheurs à la mouche... Certains vous diront qu’il est nécessaire de disposer d’un large choix dans sa boite à mouches, d’autres s’en tiennent à quelques mouches soigneusement sélectionnées, en fonction du lieu de pêche (pêche en rivière, en lac ou en réservoir), du poisson recherché et de la technique choisie. Si le matériel de pêche à la mouche indispensable comprend une canne, un moulinet et une soie, le choix de la « bonne mouche » reste l’élément central, qui va conditionner votre réussite.
Le principe de la pêche à la mouche artificielle ou l’art de l’imitation
Une « mouche de pêche » ou « mouche artificielle » utilisée par les pêcheurs à la mouche en eau douce, est généralement une imitation d’un insecte aquatique ou d’un poissonnet. On parle de « mouche » car à l’origine de cette technique de pêche, on ne pêchait que des poissons venant gober des insectes en surface.
Avec le développement d’autres techniques sous la surface, comme la pêche en noyée et la pêche en nymphe, de nouveaux modèles de « mouche » ont fait leur apparition, imitant des insectes et des alevins à différents stades. L’animation créée par la mouche, ses couleurs et ses reflets vont pouvoir créer un réflexe d'agressivité du poisson que l’on convoite (défense de son territoire), ou un comportement de prédateur, si la mouche imite une proie habituelle de ce poisson.
Il est donc indispensable de connaitre les habitudes de notre partenaire de jeu, pour lui présenter une artificielle qui correspond de manière suggestive aux principales caractéristiques de l’insecte en présence sur l’eau.
Ce choix est simple quand il n’y qu’un seul type d’insecte sur la rivière, mais les choses se compliquent quand les éclosions sont multiples… La solution passe par l’utilisation d’une « mouche d’ensemble » ou par le choix d’une imitation la plus exacte possible de l’insecte naturel présent. De plus chaque moucheur, aura ses mouches favorites, en fonction des rivières qu’il pêche, du type de poisson recherché et de la période.
Connaitre les insectes présents sur la rivière
La pêche à la mouche est déterminée par la présence d'insectes sur l'eau et dans l’eau. Pour savoir choisir la bonne imitation, encore faut-il savoir reconnaitre l’insecte naturel, et si possible lui donner un nom, ne serait-ce que pour pouvoir parler avec d’autres pêcheurs. Le pêcheur à la mouche se doit ainsi d'avoir quelques connaissances sur la science des insectes : l’entomologie. La connaissance des insectes est une étape importante dans l'apprentissage de la pêche à la mouche.
Les rivières de notre territoire sont riches en invertébrés, mais cette biodiversité est très fragile. Sans des eaux pures, compatibles avec la présence d’une grande biodiversité entomologique, la pêche à la mouche est impossible. Cette bonne qualité de l’eau est également essentielle pour garantir la présence du poisson.
Une grande biodiversité entomologique
Cette biodiversité que le pêcheur à la mouche va imiter, regroupe des insectes aquatiques - éphémères (Baetis rhodani - Heptagenia sulphurea - Serratella ignita), plécoptères (Leuctra geniculata - Rhyacophila dorsalis) et trichoptères (sedges) - et terrestres (sauterelle, grillon, hanneton), mais également d’autres invertébrés telles que les amphipodes (petits crustacés d’eau douce).
Les différents types de mouches artificielles
la mouche sèche
La pêche en mouche sèche est la plus ancienne des techniques de pêche de la truite à la mouche. La pêche en sèche consiste à présenter au poisson (généralement une truite ou un ombre) un insecte qui flotte à la surface de l'eau.
Les mouches sèches peuvent être des « mouches exactes » cherchant à imiter fidèlement un insecte comme la célèbre Mouche à Jo imitation d’un sedge à l’état adulte, ou des « mouches d’ensemble », telles que LA PEUTE ou L’Oreille de lièvre, n’imitant pas un insecte en particulier mais attirant l'attention des truites et les poussant à venir s'en saisir.
La pêche en émergentes
Une mouche émergente flotte soit en surface soit dans, la pellicule de l'eau. Cette mouche imite un insecte passant du milieu liquide au milieu aérien. Une mouche émergente va généralement copier un éphémère en train de se défaire de son exuvie en passant à son stade de subimago. Ce changement prenant un certain temps, l'insecte est exposé et représente une proie recherchée par les poissons.
La mouche noyée
Une mouche noyée imite généralement des insectes au stade de larves, de nymphes et de spents, mais aussi des crustacés ou de petits poissons. On utilise une mouche noyée lorsque les poissons ne se nourrissent pas en surface, mais qu’ils restent actifs entre le fond et la pellicule de l’eau.
La pêche en nymphe
On appelle "nymphe" une mouche qui coule imitant la plupart du temps des insectes vivant au fond de l’eau, à leur stade nymphal ou larvaire. De très nombreuses espèces de poissons et notamment les salmonidés (truite et ombre) se nourrissent d'insectes à ce stade de leur développement. Pour la nymphe l’aspect de la mouche est important mais son lestage est essentiel pour être naturellement à la hauteur du poisson.
La pêche au streamer
Un streamer imite généralement un poissonnet, en proposant au poisson une mouche reproduisant l’aspect d’une proie qui « nage ». Les streamers sont souvent des mouches volumineuses confectionnées à l’aide de fibres longues. Le streamer est une mouche incitative qui excite l’agressivité des poissons, et non une mouche imitant fidèlement un insecte.
La mouche à saumon
Les mouches saumon sont des mouches noyées. Elles n'imitent rien de particulier, elles ont surtout pour but de déclencher l'agressivité du saumon. La première qualité d’une mouche à saumon c’est de « vivre ». Elle doit simuler un insecte, une crevette, un poissonnet ou tout autre proie bien vivante, venant faire intrusion dans le territoire du saumon.
Le montage d’une mouche artificielle
Une mouche artificielle comprend différents :
- L’hameçon, doté d’une hampe assez longue. La taille de l’hameçon varie en fonction de la distance d’ouverture hampe pointe : le N°10 est un gros hameçon, le N°20 est un tout petit.
- Le Hackle, représentant les pattes et les antennes.
- Le corps, il peut être simulé simplement par enroulement du fil de montage autour de la hampe.
- Les ailes, qui vont renforcer la ressemblance.
- Les Cerques, imitant la queue d’un insecte et participant à la flottaison de la mouche.
Vous pouvez réaliser vous-même le montage de mouches artificielles. Il vous faudra pour cela un minimum de matériel de montage : étau, fils de montage, Fly Tying, matériaux naturels (plumes, poils…). Vous trouverez sur le site RIVERSTONES l’ensemble du matériel indispensable au montage de mouches.